À l’occasion de la sortie de son second album “Passer l’hiver”, Aude Henneville s’est confiée sur Music Shaker.
Aude Henneville a publié son second album intitulé “Passer l’hiver” à la rentrée dernière. Pour nous le présenter, elle s’est confiée à Music Shaker sur son nouvel album et le métier en indépendant. Rencontre avec l’artiste.
Bonjour Aude , tu as publié ton nouvel album « Passer l’hiver » , mais tout d’abord, comment vas-tu?
Ça va et ça bosse dur. Comme on dit « Le travail c’est la santé » (rire).
Tu as publié ton second album “Passer l’hiver” à la rentrée, peux-tu me le présenter?
C’est un album qui est toujours dans une couleur folk pour laquelle j’attache une certaine importance, et bien sûr, dans des chansons en français. J’ai tenté de glisser un peu plus de chansons d’amour sur ce disque que le précédent. Je me livre toujours dans mes chansons même s’il est dur de se décrire. Le mieux étant de l’écouter pour comprendre (sourire).
Quelles ont été tes inspirations pour cet album?
Il est plus facile de raconter son vécu car on a tendance à mieux faire passer son ressenti. Je me suis inspirée de mon vécu et aussi de ce que les gens me racontent. J’ai ressenti un manque d’amour et un besoin de tendresse et c’est ça que je tente d’apporter avec ce nouveau disque et mes petites chansons. Je les nomme ainsi car ce sont des petits moments de vie qui s’en vont dans le temps et il y en aura d’autres… (sourire)
Il s’intitule « Passer l’hiver », rassure-moi, nous pouvons continuer à l’écouter malgré le fait que nous entrons dans le printemps?
Oui, bien sûr! On peut l’écouter hors saison, ça fonctionne aussi (rire) C’est vrai qu’il y avait une ligne directive basée sur l’hiver, déjà, le métier qui change. On consomme la musique différemment et quand on est en indépendant, on n’est pas soutenu par un label ou une maison de disques. C’est difficile de vivre de sa musique. On doute, et on se remet tous les jours en question en se demandant si on fait le bon choix. Au final, on continue car c’est un métier qui nous passionne…
Il était précédé d’un EP sorti au printemps, pourquoi?
En effet, il y a d’abord eu une sortie de l’EP « On m’avait dit » avant l’album J’ai beaucoup écouté mon entourage et les gens me demandaient des chansons plus enjouées. De là est venu « On m’avait dit » qui est une histoire d’amour où je dis « tu m’as quittée et c’est ça la vie ». Le titre est beaucoup plus frais et a bien plu aux fans car il était plus facile d’accès. Je me suis pliée à l’exercice en insistant sur le fait de vouloir mettre en avant le titre « Passer l’hiver » car je travaillais déjà sur la sortie de l’album, en parallèle de la sortie de l’EP. J’aurais dû procéder de la sorte lors de la sortie de mon premier album mais j’ai été si enthousiaste à l’idée de sortir mon premier disque que je n’ai pas fait une certaine promo. Les gens qui ont des labels et qui sont soutenus lancent souvent un ou deux singles avant la sortie d’un album. Il s’agissait de mon erreur pour “À Part Ça Tout Va Bien” et je ne voulais pas la reproduire en créant un peu d’attente en proposant des singles. J’aurais aimé faire plus, mais toutes les chansons n’étaient pas prêtes . Je n’avais que quelques titres et je me concentrais plus sur la sortie de l’album dont j’avais déjà les idées sur la pochette avec le thème de l’hiver et le clip.
Justement, le clip de « Passer l’hiver » est disponible et il est sublime, peux-tu revenir sur le tournage de la vidéo?
Le clip a été tourné l’année dernière. Cette chanson me tenait particulièrement à cœur car je la trouvait plus pêchue au niveau du texte et de la mélodie. Elle me correspond plus qu’un titre enjoué comme « On m’avais dit » ou « Si c’était ça la vie ». Je souhaitais mettre en avant la douceur et c’est pour ça qu’il y a beaucoup d’images au ralenti. Je souhaitais également avoir un chien dans ce clip, car c’est le meilleur ami de l’homme. J’avais envie de retrouver une émotion proche de celle que j’ai vécue lorsque j’avais un chien.
Un autre clip est-il prévu pour un autre titre?
Je voudrais bien mais le problème reste souvent le même. Ce n’est pas les idées qui manquent mais c’est une question de mise en place. Tourner un clip demande de l’argent. . Je ne fais pas les choses pour que ça me rapporte de l’argent mais il s’agit d’un investissement qui n’est pas à prendre à la légère. Tout doit être calculé, pensé et réfléchi. J’ai des idées pour des clips de mes chansons mais je ne peux pas tout faire et comme je ne suis pas soutenue par un label, je dois tout financer.
Tu es en autoproduction depuis plusieurs années et je sais que ce n’est pas facile tous les jours comme tu l’évoques, quelle est ta force pour continuer lorsque il y a des jours sans?
Il y a des moments où je me le demande. (rire) La passion reste plus forte et je ne souhaite pas lâcher. J’ai connu des mauvais moments et fait de mauvaises rencontres, je me suis souvent posée la question si je devais arrêter ou non. Mais, je suis quelqu’un qui va toujours au bout des choses. Si demain je n’arriverais vraiment pas à m’en sortir, il faudrait prendre des décisions. Pour l’instant, je m’en sors mais ce n’est pas facile car on se remet en question tout le temps. Le fait de se rendre compte qu’on fait ce qui nous correspond aide à vouloir continuer. Je n’ai pas l’impression de me trahir et c’est important pour moi. Je me suis mise à vraiment vivre de ma musique après ma participation à The Voice. Je me suis mise en tête de vivre les choses à fond, mais aussi qu’elles me correspondent afin de ne rien regretter. Advienne que pourra.
Tu viens de citer « The Voice », tu avais participé à la première saison, la septième est en cours, est-ce que ça fait loin pour toi?
Déjà la septième!!! (bluffée) C’est vrai que ça passe vraiment très vite et comme tu me dis que c’est la septième cette année, j’ai l’impression que c’était il y a une éternité. J’ai fait beaucoup de choses et j’ai l’impression que ça remonte il y a très longtemps. J’ai rebondi après et j’ai réalisé des projets qui m’ont pris du temps, notamment la tournée Stars 80, la réalisation de mon premier album, de mon EP, de mon nouvel album et toutes ces dates de concerts…
Tu viens d’évoquer des concerts et tu fais de nombreux showcases en France, où pourra-t-on te voir prochainement?
On a passé l’hiver sur les routes pour de nombreux showcases. C’est beaucoup de travail au niveau du démarchage et je passe mon temps au téléphone ou à envoyer des mails cela me permet de me balader un peu partout en France et de nous faire découvrir, mon album et moi!
Tu avais également donné des concerts en Chine, un retour est-il prévu là-bas?
La Chine peut-être pas car j’envisage d’aller ailleurs. (rire) La question est toujours autour du budget. Je sais que les instituts français et les ambassades font beaucoup de choses pour proposer de la musique française à l’étranger et si je peux continuer de voyager pour proposer ma musique, c’est l’idéal. La musique et les voyages sont mes deux passions dans la vie. J’aime énormément aller côtoyer d’autres cultures et rencontrer de nouvelles personnes. Pourquoi ne pas partir vers l’Inde, le Pérou ou la Bolivie, il y a tellement d’endroits à voir et de choses à visiter…
Comme beaucoup de monde.
J’avais adoré le Japon et la Chine et si je peux refaire la même chose pour d’autres pays, ça serait fabuleux.
Tu es sur Music Shaker, on shake la musique, peux-tu me citer trois titres que tu écoutes beaucoup en ce moment de trois styles différents ?
Wow! En ce moment, je ne me prends pas beaucoup le temps d’écouter la musique des autres, toutefois, il y a toujours les mêmes musiques qui tournent sur mon téléphone ou dans ma voiture. Donc, je cite Genesis avec « I Can’t Dance » car ça donne la pêche. Un autre artiste, Sting avec « Soul Cake ». Un autre et dernier titre qui me donne de la joie, c’est Jimmy Cliff (elle commence à chanter le refrain du classique « I Can See Clearly Now »). J’ai adoré cette chanson depuis toujours, déjà dans le film « Rasta Rockett ». Ce sont des artistes que je ne me lasse jamais d’écouter.
Des classiques et des standards qui, j’espère, traverseront encore le temps, car les goûts de la musique ne sont plus les mêmes de nos jours, surtout pour la jeune génération qui écoute n’importe quoi.
Ça fait un peu peur, en effet. Je comprends mieux mes parents qui me disaient à l’époque « Mais qu’est-ce que tu écoutes comme musique? » dans les années 80. Dans les années 90, j’écoutais sans-doute des choses qui les perturbaient car ils sortaient tout droit d’une génération qui écoutait des Brel ou Brassens. Aujourd’hui j’avoue être perdue avec ce que les jeunes écoutent.
Je pense beaucoup à la même chose et je me dis « Soit, on devient des vieux, soit, on a vraiment des oreilles et on se rend encore compte de ce qu’est la musique » car il faut dire que le niveau est vraiment pauvre actuellement.
J’ai souvent du mal à comprendre certains textes car il n’y en a pas toujours. À l’époque de nos parents, il y avait des Francis Cabrel et je pense tout de suite aux disparitions de Johnny Hallyday et France Gall qui laisseront un vide dans la musique française.
En effet, question d’actualité : Nous sommes en plein Eurovision, cela te tenterait d’y participer?
Non, je laisse ça aux autres. (rire)
Question Hors-sujet: Le chien présent dans ton clip est beau et se révèle être un bon compagnon, es-tu favorable à la cause animale?
Oui et j’aime les animaux. J’ai eu un chien pendant 19 ans à mes côtés et lorsqu’il est parti, c’était horrible. Je me suis attachée au chien dans mon clip et j’ai retrouvé dans son regard, les yeux de mon chien… Pour l’instant, je ne peux pas me le permettre mais son contact m’a redonné envie d’en reprendre un. Je me verrais bien avec un border collie comme celui du clip car il était très intelligent. On a besoin des animaux car ils nous donnent beaucoup d’amour. On peut se confier à eux et ils sont les seuls à nous comprendre.
Question d’un fan: « Quelle est la chanson qui te donne les frissons? »
« Sea Fog » de Keane, extrait de « Strangeland ».
Quelle est la question que l’on ne t’a jamais posée en interview, et à laquelle tu aurais aimé répondre ?
Oui. « Tu parles beaucoup de l’association « Couleur Folk » sur les réseaux sociaux, peux-tu m’en dire plus? ». L’association vient de voir le jour. Je l’ai mise en place car lorsque tu es un artiste indépendant, les choses sont très compliquées d’un aspect financier et tu as besoin du soutien des gens qui te suivent. L’idée de cette association est de pouvoir me faire contribuer à avancer dans mes projets grâce au soutien des gens. Pour durer, c’est vraiment difficile et cela permet de financer l’achat de matériel, de pouvoir faire des albums, de faire des séances photos et autres supports comme les clips dont nous parlions durant l’interview. Si, par exemple, je vois que la cagnotte me permet d’en financer un, ça pourrait être un moyen d’en réaliser un. Ce sont des petites choses vu comme ça mais ça coûte cher. Tu vois pour les showcases, les gens pensent que je suis payée à les faire mais pas du tout, ceci est considéré comme de la promotion.
C’est un point important de préciser qu’il s’agit de la même chose pour les plateaux télés.
Oui, c’est ça. Tu n’es pas payé car c’est considéré comme de la promotion. En indépendant, tu dois même prendre en charge ton transport. Lorsque tout est cumulé, vu le nombre de dates, tu comptes les billets de trains, ça représente un sacré investissement. Je fais les choses avec cœur et passion et tout ceux qui me suivent sont certainement des gens aussi passionnés que moi.
Que puis-je te souhaiter pour la suite?
De continuer à vivre de ma musique le plus longtemps possible, de faire des albums, continuer à écrire des chansons, de continuer à avoir des dates et de continuer à rester moi-même.
Pour finir, as-tu un message à transmettre à ton public?
Je le remercie car, sans lui, nous sommes peu de chose. J’ai beaucoup de soutien de la part des fans qui me suivent. Je suis vraiment reconnaissante de tout ça et du fait qu’on relaye les informations que je poste sur mes réseaux sociaux.
Merci à Aude pour ce bon moment et toutes ses confidences sur le métier. Pour découvrir son actualité, ses dates ou son association « Couleur Folk », rendez-vous sur son site officiel. Redécouvrez ci-bas le clip de « Passer l’hiver ».
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